Poussant une fenêtre entre-ouverte, dont le grincement résonne comme un soupir oublié, je pénètre dans la bâtisse principale. A l'intérieur, les murs de pierre nue s'élèvent vers de hauts plafonds, où la lumière hésitante dessine des ombres mouvantes.
Et puis, une surprise. Contrairement à ce que l'abandon pourrait laisser supposer, je découvre, disséminé dans les différentes pièces, du mobilier de toute époque. Des tables aux pieds sculptés côtoient des chaises au dossier droit, des armoires imposantes semblent veiller sur des objets oubliés.
Une étrange atmosphère se dégage de cette accumulation hétéroclite, comme si le temps s'était arrêté brusquement, préservant ces vestiges du pillage. Des livres aux reliures fanées reposent sur des étagères branlantes, des portraits aux regards fixes ornent des murs défraîchis.
Je m'aventure plus loin dans les profondeurs de l'abbaye, suivant un couloir sombre où mes pas résonnent étrangement. La lumière se fait plus rare, mais l'atmosphère reste chargée d'une présence invisible.
J'imagine les moines se déplaçant en silence, leurs robes sombres glissant sur les dalles froides.